Mercredi j’étais tranquillement en train de me diriger vers mon café préféré avant d’aller bosser quand je me suis retrouvée à accélérer le pas pour arriver plus vite et dégainer carnet et stylo. J’ai eu une illumination, une scène qui a poppé et qu’il me fallait écrire. Si ça avait été une scène pour Hantée, ça m’aurait arrangé. Il s’avère que s’en est une pour les Errances, ce projet hors SFFF que je me traine depuis des années et que je réécris sans cesse.
Les Errances, c’est une histoire d’adolescents et d’amour, de haine un peu et d’errances aussi. Encore un truc joyeux donc.
J’ai écris ce que j’avais en tête, et puis, je suis revenue à Hantée. Parce que bon, faut bien finir ce qui est commencé. Et comme me voilà en plein Gouffre de Helm (à même pas dix chapitres de la fin, c’est couillon), mon esprit papillonne. Il revient sans cesse aux Errances. Et petit à petit, c’est autre chose qui m’est venu.
Déjà, c’est mon amour pour “et si je mettais deux lignes temporelles” qui revient sans cesse (déjà trois projets comme ça, le Projet Lazarus, la réécriture du Phénix et les Errances). Mais ce n’est pas lui qui m’intéresse là (on y reviendra un jour).
Non, le truc que j’ai remarqué depuis un moment, clairement, c’est que j’aime un peu trop torturé mes personnages adolescents.
Les Errances, c’est l’histoire d’ados en terminale, puis des adultes qu’ils sont devenus par la suite. Des gamins qui passent leurs weekend à boire comme des trous, fumer, et parfois prendre de la drogue, le tout dans les années 2000 (2002-2003 si vous voulez tout savoir). C’est une passion dévorante de deux d’entre eux : elle est complétement paumée et lui n’est pas beaucoup mieux malgré ce qu’il montre. Forcément, ça fait quelques étincelles, surtout à cet âge-là. Je me suis toujours dit que pour ce projet, la partie autobiographique, assez présente y était pour quelque chose. Parce que pour écrire ce texte, j’ai beaucoup puisé dans ma propre adolescence, dans le malaise de ces années, le mien mais pas que. Les copaines de l’époque s’y trouvent aussi, parfois mélangés dans plusieurs personnages.
Dans Hantée, j’ai aussi des ados, plus jeunes puisqu’en fin de collège. J’ai aussi des adultes, hein, mais je préfère écrire sur eux que sur les parents. Et je continue à torturer mes personnages. Adam est un gosse dépressif, qui réussit à sortir de l’eau grâce à Anna. Sauf qu’Anna n’est peut-être pas mieux que lui. Sans être dépressive, elle voit des choses que les adultes prennent pour des hallucinations, et forcément, ça ne va pas l’aider pour sa santé mentale, déjà fragilisé par des douleurs et des cauchemars chroniques. Bon, OK, là aussi, je crois qu’il y a une bonne partie d’autobiographie finalement. J’ai commencé à aller mal à partir de cette époque-là, cherchant alors à me mettre en danger d’une manière ou d’une autre, ou à défier l’autorité comme je pouvais.
Le problème est peut-être là pour mes pauvres personnages adolescents. Je me sers d’eux pour exorciser mes démons. Bon, c’est un peu la raison de beaucoup de mes écrits en réalité. Je n’ai pas choisi le nom The Shadow Tales pour mes textes pour rien (pour les parts d’ombre comme les décrit Jung, ce que l’on refoule et qui nous empêche d’aller de l’avant). Le truc, c’est que je me rends compte que je ne pourrais peut-être jamais écrire quoique ce soit avec des adolescents heureux et que ça me rend un peu triste.
J’ai l’impression que je suis vouée à écrire toujours les mêmes histoires, les mêmes traumas. Mes ados sont paumés, mes jeunes adultes ne sont pas mieux et en plus, ils sont régulièrement bien vénères et mes adultes, ils font ce qu’ils peuvent du coup. Et ces schémas, ils sont partout, dans les Archives de Ferne (même si c’est peut-être moins visible)(merci la fantasy à tendance médiévale, ça risque de pas être la même quand je passerais à des époques plus proches de la notre) et dans le reste, les rares nouvelles que j’écris, les romans, les projets. Peut-être que je suis ne suis faite que pour écrire sur ça. Allez savoir. N’empêche que j’aimerais bien réussir à écrire des personnages vraiment heureux (même la Meute qui est censé être un projet doudou rien qu’à moi et ultra cosy n’a pas de personnages véritablement heureux).
Après, je me dis qu’un personnage trop content, trop heureux, ça n’apporte finalement pas grand chose. Il faut une part d’ombre, toujours. J’ai surtout besoin de trouver un équilibre dans tout ça. Et c’est peut-être ça qui me bloque dans l’écriture des Errances depuis si longtemps.
Lu, Vu, etc…
Ce qui est amusant, c’est que je suis triste du sort que j’inflige à mes ados, mais je me rends souvent compte que je ne suis pas la seule. Lise Syven n’est pas mieux avec Gwen dans Une Âme pour une Âme (elle est plus indulgente avec Ada dans un crush…)(Elle ne l’était pas forcément non plus avec Elie dans la Balance Brisée, d’ailleurs). J’ai adoré ce premier tome des Promesses d’Avalon. C’était si bien. Imaginez donc une héroïne gardienne d’Excalibur, un démon qui se retrouve lié à elle pour le meilleur et pour le pire, une fée qui n’a rien de Clochette (mais tout de la Viviane de certaines légendes)(spoiler, pas celles où elle est amoureuse de Merlin, les autres), des monstres des plus sympathiques et un début de romance qui m’a beaucoup plu. Je n’avais aucun doute sur le fait que j’allais aimer. Ça c’est confirmé. C’est un de mes gros coups de cœur de l’année.
Il y a enfin Chester dans Tueurs d’Anges de Rozenn Illiano. J’ai passé la moitié, je suis en apnée à chaque fois que je lis le roman et franchement, il est trop bien. OK, je ne le lis pas vite, mais je profite à mort.
J’ai repris du Thé pour les fantômes, mis en pause pour lire Une Âme pour une Âme et j’aime toujours cette ambiance si poétique, et mélancolique, et contemplative. Je l’ai fini mercredi et je ne sais pas quoi en penser. Enfin, si, je sais, il mérite relecture dans un moment. Et généralement quand je décide ça, c’est qu’en réalité, j’ai aimé.
J’ai vu Jack Mimoun et le secret de Val Verde parce que Chéri voulait à tout prix le voir. Et j’ai beaucoup ris. C’est le genre de film bien nostalgique et amusant, le truc qui reprend un peu Indiana Jones, mais avec un héros qui n’en est pas un. J’ai passé un bon moment avec et ça mérite d’être dit vu que j’ai beaucoup de mal avec la plupart des films récents et français.
J’ai découvert Ice Nine Kills, groupe de metalcore, récemment. Meilleure playlist pour Halloween.
Côté écriture
Hantée est à 400 000 et quelques signes et en plein gouffre de Helm. Le gouffre, c’est ce moment où tout parait nul, chiant et pas intéressant. C’est le grand vide dans la période d’écriture, celui qui arrive plutôt vers le milieux. Bon, j’ai écrit plus vite que d’habitude, peut-être pour ça que je me le chope à dix chapitres de la fin. Généralement, ça me dure une bonne semaine, j’espère que ça sera le cas aussi. N’empêche que plus que dix chapitres. La fin approche.
J’ai pris beaucoup trop d’avance sur Mer des Tempêtes. La couverture est presque prête, la mise en page est finie et j’ai même commencé à charger le tout sur KDP. Sauf que je ne prévois pas de le publier avant février 2025. Comment dire, je suis une grande impatiente et je m’interroge sur le fait de le sortir plus tôt. Ça va bousculer pas mal de chose, mais rha… je ne sais pas.
Je ne vais pas tarder à commencer la relecture du Projet Lazarus, je crois que c’est elle qui va me décider (parce que si je ne peux pas avancer après celui-ci sur mon planning 2025, je n’avancerais pas non plus Mer des Tempêtes).
Aujourd'hui, par contre, pas d'extrait de Hantée. Je n'arrive pas à me décider et les quelques que j'aime bien spoile un peu trop ce qu'il s'y passe.