vendredi 25 octobre 2024

Journal de bord - 40

Bonjour,



Mercredi j’étais tranquillement en train de me diriger vers mon café préféré avant d’aller bosser quand je me suis retrouvée à accélérer le pas pour arriver plus vite et dégainer carnet et stylo. J’ai eu une illumination, une scène qui a poppé et qu’il me fallait écrire. Si ça avait été une scène pour Hantée, ça m’aurait arrangé. Il s’avère que s’en est une pour les Errances, ce projet hors SFFF que je me traine depuis des années et que je réécris sans cesse.
Les Errances, c’est une histoire d’adolescents et d’amour, de haine un peu et d’errances aussi. Encore un truc joyeux donc.

J’ai écris ce que j’avais en tête, et puis, je suis revenue à Hantée. Parce que bon, faut bien finir ce qui est commencé. Et comme me voilà en plein Gouffre de Helm (à même pas dix chapitres de la fin, c’est couillon), mon esprit papillonne. Il revient sans cesse aux Errances. Et petit à petit, c’est autre chose qui m’est venu.
Déjà, c’est mon amour pour “et si je mettais deux lignes temporelles” qui revient sans cesse (déjà trois projets comme ça, le Projet Lazarus, la réécriture du Phénix et les Errances). Mais ce n’est pas lui qui m’intéresse là (on y reviendra un jour).
Non, le truc que j’ai remarqué depuis un moment, clairement, c’est que j’aime un peu trop torturé mes personnages adolescents.

Les Errances, c’est l’histoire d’ados en terminale, puis des adultes qu’ils sont devenus par la suite. Des gamins qui passent leurs weekend à boire comme des trous, fumer, et parfois prendre de la drogue, le tout dans les années 2000 (2002-2003 si vous voulez tout savoir). C’est une passion dévorante de deux d’entre eux : elle est complétement paumée et lui n’est pas beaucoup mieux malgré ce qu’il montre. Forcément, ça fait quelques étincelles, surtout à cet âge-là. Je me suis toujours dit que pour ce projet, la partie autobiographique, assez présente y était pour quelque chose. Parce que pour écrire ce texte, j’ai beaucoup puisé dans ma propre adolescence, dans le malaise de ces années, le mien mais pas que. Les copaines de l’époque s’y trouvent aussi, parfois mélangés dans plusieurs personnages.

Dans Hantée, j’ai aussi des ados, plus jeunes puisqu’en fin de collège. J’ai aussi des adultes, hein, mais je préfère écrire sur eux que sur les parents. Et je continue à torturer mes personnages. Adam est un gosse dépressif, qui réussit à sortir de l’eau grâce à Anna. Sauf qu’Anna n’est peut-être pas mieux que lui. Sans être dépressive, elle voit des choses que les adultes prennent pour des hallucinations, et forcément, ça ne va pas l’aider pour sa santé mentale, déjà fragilisé par des douleurs et des cauchemars chroniques. Bon, OK, là aussi, je crois qu’il y a une bonne partie d’autobiographie finalement. J’ai commencé à aller mal à partir de cette époque-là, cherchant alors à me mettre en danger d’une manière ou d’une autre, ou à défier l’autorité comme je pouvais.

Le problème est peut-être là pour mes pauvres personnages adolescents. Je me sers d’eux pour exorciser mes démons. Bon, c’est un peu la raison de beaucoup de mes écrits en réalité. Je n’ai pas choisi le nom The Shadow Tales pour mes textes pour rien (pour les parts d’ombre comme les décrit Jung, ce que l’on refoule et qui nous empêche d’aller de l’avant). Le truc, c’est que je me rends compte que je ne pourrais peut-être jamais écrire quoique ce soit avec des adolescents heureux et que ça me rend un peu triste.
J’ai l’impression que je suis vouée à écrire toujours les mêmes histoires, les mêmes traumas. Mes ados sont paumés, mes jeunes adultes ne sont pas mieux et en plus, ils sont régulièrement bien vénères et mes adultes, ils font ce qu’ils peuvent du coup. Et ces schémas, ils sont partout, dans les Archives de Ferne (même si c’est peut-être moins visible)(merci la fantasy à tendance médiévale, ça risque de pas être la même quand je passerais à des époques plus proches de la notre) et dans le reste, les rares nouvelles que j’écris, les romans, les projets. Peut-être que je suis ne suis faite que pour écrire sur ça. Allez savoir. N’empêche que j’aimerais bien réussir à écrire des personnages vraiment heureux (même la Meute qui est censé être un projet doudou rien qu’à moi et ultra cosy n’a pas de personnages véritablement heureux).

Après, je me dis qu’un personnage trop content, trop heureux, ça n’apporte finalement pas grand chose. Il faut une part d’ombre, toujours. J’ai surtout besoin de trouver un équilibre dans tout ça. Et c’est peut-être ça qui me bloque dans l’écriture des Errances depuis si longtemps.

Lu, Vu, etc…


Ce qui est amusant, c’est que je suis triste du sort que j’inflige à mes ados, mais je me rends souvent compte que je ne suis pas la seule. Lise Syven n’est pas mieux avec Gwen dans Une Âme pour une Âme (elle est plus indulgente avec Ada dans un crush…)(Elle ne l’était pas forcément non plus avec Elie dans la Balance Brisée, d’ailleurs). J’ai adoré ce premier tome des Promesses d’Avalon. C’était si bien. Imaginez donc une héroïne gardienne d’Excalibur, un démon qui se retrouve lié à elle pour le meilleur et pour le pire, une fée qui n’a rien de Clochette (mais tout de la Viviane de certaines légendes)(spoiler, pas celles où elle est amoureuse de Merlin, les autres), des monstres des plus sympathiques et un début de romance qui m’a beaucoup plu. Je n’avais aucun doute sur le fait que j’allais aimer. Ça c’est confirmé. C’est un de mes gros coups de cœur de l’année.

Il y a enfin Chester dans Tueurs d’Anges de Rozenn Illiano. J’ai passé la moitié, je suis en apnée à chaque fois que je lis le roman et franchement, il est trop bien. OK, je ne le lis pas vite, mais je profite à mort.

J’ai repris du Thé pour les fantômes, mis en pause pour lire Une Âme pour une Âme et j’aime toujours cette ambiance si poétique, et mélancolique, et contemplative. Je l’ai fini mercredi et je ne sais pas quoi en penser. Enfin, si, je sais, il mérite relecture dans un moment. Et généralement quand je décide ça, c’est qu’en réalité, j’ai aimé.

J’ai vu Jack Mimoun et le secret de Val Verde parce que Chéri voulait à tout prix le voir. Et j’ai beaucoup ris. C’est le genre de film bien nostalgique et amusant, le truc qui reprend un peu Indiana Jones, mais avec un héros qui n’en est pas un. J’ai passé un bon moment avec et ça mérite d’être dit vu que j’ai beaucoup de mal avec la plupart des films récents et français.

J’ai découvert Ice Nine Kills, groupe de metalcore, récemment. Meilleure playlist pour Halloween.

Côté écriture


Hantée est à 400 000 et quelques signes et en plein gouffre de Helm. Le gouffre, c’est ce moment où tout parait nul, chiant et pas intéressant. C’est le grand vide dans la période d’écriture, celui qui arrive plutôt vers le milieux. Bon, j’ai écrit plus vite que d’habitude, peut-être pour ça que je me le chope à dix chapitres de la fin. Généralement, ça me dure une bonne semaine, j’espère que ça sera le cas aussi. N’empêche que plus que dix chapitres. La fin approche.

J’ai pris beaucoup trop d’avance sur Mer des Tempêtes. La couverture est presque prête, la mise en page est finie et j’ai même commencé à charger le tout sur KDP. Sauf que je ne prévois pas de le publier avant février 2025. Comment dire, je suis une grande impatiente et je m’interroge sur le fait de le sortir plus tôt. Ça va bousculer pas mal de chose, mais rha… je ne sais pas.

Je ne vais pas tarder à commencer la relecture du Projet Lazarus, je crois que c’est elle qui va me décider (parce que si je ne peux pas avancer après celui-ci sur mon planning 2025, je n’avancerais pas non plus Mer des Tempêtes).

Aujourd'hui, par contre, pas d'extrait de Hantée. Je n'arrive pas à me décider et les quelques que j'aime bien spoile un peu trop ce qu'il s'y passe.

vendredi 11 octobre 2024

journal de bord - 39


 Bonjour,




Être performante sur les journaux de bord, avoir toujours un truc à dire, c’est pas toujours simple. Et encore, je n’en poste un que toutes les deux semaines, quand j’arrive à être régulière. Je me demande toujours comment font les personnes qui arrivent à sortir une newsletter tous les jours ou toutes les semaines.
On est d’accord, tout est question d’organisation, chose que je n’arrive toujours pas à mettre en place comme il faut. La seule chose que j’ai un peu organisé pour ma communication, c’est le planning Instagram sur Notion. Faudrait peut-être que je fasse de même pour les journaux de bord, surtout que j’aimerais bien un de ces jours en faire des newsletters.

Ça me trotte depuis un moment, cette histoire de newsletter. Je viens de moins en moins souvent sur le blog. Alors, oui, il me permet de poster deux trois choses de temps en temps, comme l’Ombre sur les toits par exemple ce mois-ci. D’ailleurs, si je n’avais pas le blog, je me demande encore où je l’aurais mis (dans une newsletter spéciale peut-être).
En réalité, le problème du blog, c’est qu’il n’a rien de professionnel. C’est embêtant quand même. J’aurais besoin d’une vraie vitrine sur le net, une vitrine qui ne soit ni Instagram (parce qu’on sait à quel point les réseaux sociaux sont éphémères), ni un blog qui n’a même pas de nom de domaine bien à lui et qui reste très fouillis parce que je ne prends pas le temps de me pencher dessus (une erreur, je sais).
Alors, oui, peut-être que la newsletter, c’est une solution de facilité. J’en sais rien à vrai. Je ne sais même pas si je pourrais m’y tenir, tiens. En tout cas, je finirais pas y arriver, je suppose.
Ce qui me bloque vraiment, je crois, c’est plutôt cette peur, un peu stupide, de ne pas trouver d’audience. Ce n’est finalement pas “mais que vais-je raconter à chaque fois”, mais bien est-ce qu’on va me lire ?
Oui, j’ai le même problème avec mes romans et autres nouvelles, va-t-on me lire ? J’ai besoin de cette validation-là.
C’est chiant quand même.

J’essaie de me dire que j’écris avant tout pour moi. Et cette affirmation-là, elle est vraie. Oui, j’écris pour moi en priorité. J’écris parce que j’en ai besoin d’une manière ou d’une autre. Parce que j’aime me raconter des histoires et qu’il n’y a que comme ça que j’y arrive vraiment.
Mais j’ai envie qu’on me lise. Vraiment, hein. Sinon je n’aurais pas choisi de publier mes romans, n’est-ce pas ?
Il en va de même pour ce que j’écris ici. J’aime qu’on me lise. Et me dire que ça ne sera peut-être pas le cas me perturbe. Ça nourrit mon imposteur intérieur, en fait. Or, moi, cette bestiole, je n’ai pas envie de lui filer à manger et de la voir grossir.
Il est là le vrai problème. Je cherche l’approbation des autres pour faire disparaitre mon syndrome de l’imposteur. Sauf que ce ne sont pas les autres qui vont m’aider à le faire disparaître. C’est moi.

Et dire que je parlais juste au début de transformer mes journaux de bord en newsletter… Me voilà à nouveau à parler de l’Imposteur. Ce type prend quand même vachement de place. Plus que mon ego, je crois. Il faut vraiment que j’arrive à faire un truc contre lui. Tiens, pourquoi pas créer une newsletter 🙂

Lu, vu etc…


Je cherche un nouveau nom à ma rubrique  “Bon et à part ça”, parce qu’avouons que ce n’est pas parfait (même si la perfection n’est pas de ce monde, on aimerait quand même s’en approcher). “Lu, Vu etc…” ne restera pas. J’ai pas trouvé mieux pour l’instant.

J’ai lu par hasard un article sur les boites à livres et le capitalisme. Il date de juillet 2024, je suis peut-être un peu en retard, vous me direz. Je suis consommatrice de boites à livre. J’y dépose beaucoup (mais pas souvent) et j’y prends un peu. J’adore cette idée de pouvoir donner une seconde vie à mes bouquins en les offrant à d’autres personnes, qu’en plus je ne connais pas. Moi, je vois du côté utopique de la chose, un échange véritable. Bon, il s’avère que je suis un bisounours, mais je le savais déjà. Parce que les boites à livres se trouvent piller par des vendeurs peu scrupuleux. Pas merci le capitalisme, hein. Le jour de la fin du monde, on trouvera toujours des gens pour voler et revendre à prix d’or des choses dont on ne se servira plus (mais c’est une autre histoire ça).

Plus joyeux, j’ai fini le génial Un crush, des dramas et un bal pour Noël de Lise Syven. C’était génial. Je fais partie des gens qui aiment les films de Noël et les romances, alors forcément, j’ai aimé. C’était le petit plaisir d’avant Noël et ça a fait du bien.
D’ailleurs, là j’attends encore un roman d’elle, imaginez donc : elle se penche sur les légendes arthuriennes. Il sort dans cinq jours, je ne sais pas si je l’aurais pile au moment de sa sortie (je l’ai préco à ma librairie et parfois, elle les a un peu après) et je suis absolument impatiente.
J’ai commencé à lire le second tome du Temps des Cendres de Rozenn Illiano, le tant attendu Tueurs d’Anges. Faut savoir que j’aurais pu le lire en SP, mais à chaque fois, je me dis que je vais l’acheter par la suite, et bon, disons que je ne tiens pas toujours mes résolutions sur ce point. Donc, là, j’ai patienté, et je l’ai acheté (parce que soutenir les collègues, c’est bien). J’ai déjà lu sa première version (même si j’ai de rares souvenirs d’elle) et, oui, trois fois oui, elle a eu tellement raison de le réécrire. Bon, par contre, il arrive quand Chester ? (la fille pas impatiente)
J’ai aussi bien entamé Du thé pour les fantômes de Chris Vuklisevic (que j’ai acheté en relié jaspé, oui, oui, même pas honte)(j’ai parlé de mon aversion pour le livre objet de déco plus que de lecture plusieurs fois sur Instagram). J’aime beaucoup. Je crois par contre qu’on va attendre que je finisse de le lire pour avoir plus que ça comme avis.

J’ai regardé le début de la série Notre Histoire de France sur France 2 et je suis agréablement surprise. L’histoire du territoire que nous appelons la France est vaste et complexe. Surtout, elle est teintée de patriotisme et de catholicisme mal placé. Ben là, on évite un peu cet écueil sur les premiers épisodes (Vercingétorix et Clovis). C’était pas forcément gagné. Pis j’aime bien Tomer Sisley en narrateur. Bon par contre, je crains les épisodes Charlemagne et Jeanne d’Arc.

Et côté écriture ?


On arrive à la presque fin de ce journal de bord.
Hantée fait en ce moment 335 037 signes, soit un peu plus de 60 000. Il me reste une dizaine de chapitre à écrire. Ça devrait le monter à environ 76 000 mots. Ça va faire un bon petit roman, ça. Je suis toujours ravie de l’écrire et je m’amuse bien. Mieux, mes personnages ont peur, dites donc. Il était temps, peut-être (la réécriture va être sympa pour ça je sens).
J’ai enfin fini la relecture de Mer des Tempêtes. J’ai plein de notes à reprendre. Il faut que je m’y mette, vraiment. Sachez que j’aime toujours autant mon histoire, donc tout va bien. Elle entre dans les dernières phases avant publication, va falloir songer à plein de chose, la couverture, la date de sortie, la communication etc… De grand moment, encore.

Et puis, j’ai publié ici ma nouvelle l’Ombre sur les toits. J’explique ici pourquoi c’est la version envoyée au concours et ce que je compte faire des commentaires du jury pour l’améliorer. Ça ne sera pas pour de suite, mais plutôt courant 2025.

Et on finit avec un extrait de Hantée. C’est tout petit, et ça a été écrit hier soir. Comme toujours, ce n’est pas corrigé, pas relu ni rien. Je vous donne pas le contexte, c'est plus marrant comme ça.

Brunel a quitté la véranda, lui préférant le confort de son appartement. De toute façon, il est devenu inutile dès qu'il s'est tu. Personne ne le regrette. Emma et Lucas sont restés, eux. Ils n'étaient pas obligés, bien entendu, mais Louise les remercie chaleureusement de le faire toutes les cinq minutes. D'après eux, c'est normal, et puis Emma veut être sûre que les gamins reviennent sains et saufs.
Ben a continué à fouiller dans le jardin après leur premier tour. Lucas est parti avec lui, Louise commençant à bien trop stresser pour continuer. Quand les deux hommes sont revenus, sans les enfants, elle a crut s'effondrer. Puis, Mélanie aussi est revenue. Le seul à manquer à l'appel, mais sûrement pas à Louise, c'est Kevin.
Les heures passent, d'abord une, puis deux. Les nuages assombrissent le ciel, refroidissent l'atmosphère et les adolescents ne montrent toujours pas le bout de leur nez. L'angoisse a laissé place à la colère, qui elle-même a laissé la peur revenir. Les beaux ongles vernis de Mélanie ne ressemble plus à rien et Louise ne va pas tarder à créer un véritable fossé à force de faire les cent pas.
Ben l'arrête lorsqu'elle arrive à son niveau. Il lui montre le ciel d'un mouvement de menton :
—La pluie arrive. Ca va les faire revenir.
—Et s'ils ne sont pas dans le jardin ? Et s'il leur était arrivé quelque chose ? On est là comme des cons à les attendre, alors que peut-être ils sont blessés quelque part, ou pire.
—Je suis persuadé qu'ils vont bien, Louise. Ce sont des ados, ils ont juste perdu la notion du temps.
—Alors, pourquoi ils ne répondent pas au téléphone ? Ben, tu viens de le dire, ce sont des ados, ils sont accrochés à leur portable.
Il n'a pas de réponse à lui apporter. Elle secoua la tête. Il n'est pas parent, il n'arrive pas à comprendre son désarroi face à tout ça. Il tente, pourtant, et rien que pour ça, elle lui en est reconnaissante.
Finalement, la pluie tombe et Louise se tend un peu plus. Elle prie toutes les divinités possibles et inimaginables pour que Ben ait raison. Elle scrute les arbres à s'en faire mal aux yeux. Et puis, enfin, elle les voit.

mardi 8 octobre 2024

L'Ombre sur les toits - nouvelle

 Bonjour,

 

Photo de Cristina Gottardi sur Unsplash

 

Comme vous le savez sûrement (parce que j'en ai parlé quelque fois quand même), j'ai participé à un concours de nouvelles. C'était ma première participation à un concours de la sorte et ça m'a plutôt bien plu d'écrire avec un nombre de caractères imposés ainsi qu'un thème. 

Le thème du concours était "de cape et d'épée", dans un univers de SFFF. J'ai pas mal cherché, me suis penchée sur la fantasy, mon genre chouchou. J'avais déjà dans mes archives une ébauche de nouvelle qui allait parfaitement avec tout ça. J'ai donc relu ce brouillon et je suis partie dessus. J'ai aussi pris le temps d'écrire une seconde nouvelle, qui, pour l'instant, reste dans mes brouillons. J'avoue que j'avais une préférence pour celle-là, mais je me suis demandée si elle entrait bien dans le thème. Jugeant que si je me pose la question, c'est qu'il y a de fortes chances que non, je l'ai gardé pour moi. Il a de forte chance pour qu'elle finisse par apparaitre quelque part sous sa forme actuelle ou non. Je ne sais pas trop encore.

J'ai pris la décision de publier ici la nouvelle du concours dans le même état qu'à l'envoi au jury. 

Depuis, j'ai su que je n'étais pas lauréate (et en fait, ce n'est pas bien grave), j'ai eu des indications pour l'améliorer, des conseils bienveillants (encore merci) et une grosse envie de faire ce que je comptais faire pour elle quand j'ai mis sa toute première version de côté : en faire au minimum une novella en me servant en plus des conseils reçus. Ça n'arrivera pas de suite (j'ai Hantée à finir, et quelques autres projets avant).

Pour découvrir l'Ombre sur les toits, vous avez deux solutions : 


La première, c'est sur le blog, directement. Elle se trouve ici.

La seconde, c'est en pdf, en la téléchargeant ici.


Bonne lecture à vous !


 

 

vendredi 27 septembre 2024

Journal de bord - 35

 Bonjour,


Cette semaine, j’ai fait une formation sur la gestion du temps et l’organisation de celui-ci. C’était particulièrement intéressant sur plusieurs points, surtout celui où tu découvres que le problème, c’est pas les outils, non, c’est toi. Enfin, que tu découvres. Il s’avère que je le sais déjà, ça. C’est pas une nouveauté, j’ai lu assez de trucs sur la gestion du temps pour m’en rendre compte.

Le temps et moi, on est pas tout à fait copain. Je procrastine beaucoup, je ne le vois pas passer et j’ai une peur folle de m’ennuyer. Je n’aime pas la moitié des choses que j’ai à faire (j’ai un gros problème au boulot en ce moment, ça n’aide pas), je déteste les tâches répétitives, et je ne sais pas prioriser ce que j’ai à faire. Ça a toujours été comme ça. D’aussi loin que je me souvienne. On y ajoute un TDAH possible pour avoir le cocktail parfait et pouf, ça fait une Oriane qui se perd et papillonne, mais surtout qui semble avancer peu.
Traiter le TDAH est possible, bien entendu. Traiter ma tendance à ne vouloir faire que ce qui me plait vraiment, dans un monde où t’auras toujours de la vaisselle à faire (oui, je déteste ça), est aussi possible. C’est pour ça que j’ai fait cette formation.
Et que m’a-t-elle appris ?

1) Je suis pas dans la merde, tiens.
2) Va vraiment falloir que je prenne le problème à bras le corps parce que c’est ni Notion, ni trello, ni mon Bujo qui vont m’y aider en fait
3) Vraiment, faut que je change de job (je ne parle pas de celui d’autrice, que je rêve de faire à plein temps un jour (et pas à ma retraite tant qu’à faire), mais bien de mon job actuel)

C’est déjà pas mal, n’est-ce pas ?

Ce qui est con, c’est que tout ça, en vrai, je le sais depuis longtemps. Mais c’est “marrant” comme ça percute toujours quand on te remet le doigt dessus. Ce qui l’est encore plus, c’est que je suis capable de mettre en place, et que, je ne le fais pas. Mon excuse ? La flemme. Oui, oui.

Enfin, quand je dis que je le fais pas, c’est faux. Disons plutôt que je ne le fais pas là où je devrais. J’ai fait cette formation pour le travail, parce que je pars régulièrement dans tous les sens, entre les appels (je suis dans l’informatique, moitié assistance, moitié gestion de projet), les mails, mon cerveau en ébullition, les projets, le reste. Il parait que ça emmerde les autres. Moi, c’est juste ma manière de fonctionner normale. Je bosse comme ça depuis des années et j’atteins mes objectifs à chaque fois (donc pourquoi je changerais ?).
Concernant l’écriture, par contre, je me rends bien compte que depuis que j’ai dégagé du temps pour écrire le matin et le soir, ben je me tape 50 000 mots par mois sans trop me fouler (oui, l’apparition d’une pièce rien qu’à moi a aussi beaucoup aidé, j’en ai déjà parlé).

Comme quoi, je peux le faire si j’ai envie. Envie étant effectivement le mot important dans tout ça. J’ai envie, je m’y colle, voilà voilà.
En fait, c’est pas moi qui aurait dû faire une formation. C’est plutôt ma chef (en gestion de crise, communication non violente et surtout “comment ne pas être une grosse c*** que personne ne supporte”, mais je m’égare là).

Enfin voilà, j’ai donc fait une formation sur la gestion de temps, et ça a déclenché une tonne de nouvelles choses à tester, faire et rechercher. Mon bullet journal est content, il a pris deux pages en plus pour ça, mon cerveau un peu moins, il commence à manquer de place (d’où le bujo du coup).

Bon et à part ça ?


J’attends de plus en plus impatiemment la sortie de From Zero de Linkin Park. L’arrivée de la nouvelle chanteuse me hyppe beaucoup. En attendant, je réécoute les anciens albums. Du coup, j’ai quinze ans à nouveau et ça fait du bien.

J’ai commencé à lire Un crush, des dramas et un bal pour Noël de Lise Syven. Et merci à elle qui me file le sourire dès le matin, et qui en même temps arrive toujours à trouver les mots justes sur des points assez particuliers et touchants (la non relation d’Ada et de son père par exemple).

Ma fille a repris toutes ses activités extra-scolaires et le rythme se remet tranquillement en place. On galère un peu sur le jeudi, mais ça va.

Il fait enfin un vrai temps automnal et je suis heureuse

Côté écriture, maintenant.


Hantée n’est pas encore tout à fait à 50 000 mots et a atteint la moitié des chapitres prévus. Je suis contente, vraiment. Il ne fera pas peur, malgré son nom, mais il explore ce que je souhaitais. Je m’éclate toujours à l’écrire et avec un peu de chance, le premier jet sera fini avant ma date limite.

J’ai déjà relu un peu plus de la moitié de Mer des Tempêtes. J’ai quelques corrections de noter (ok, j’ai déjà trois pages de notes sur mon cahier)(mais c’est un petit format) et je m’éclate à me relire. Bon par contre, je suis censée finir ce weekend la dite relecture pour commencer celle du Projet Lazarus en octobre. Pas sûre d’y arriver là. 
Je ne suis pas lauréate du concours de nouvelles de l'école d'écriture 2.0. Ça aurait pu être une déception, mais en fait pas du tout. Déjà parce que les résultats ont été accompagné d'un avis détaillé et qu'il est juste et bienveillant. Il pointe des choses que je sais déjà être des points faibles sur mes nouvelles et donne des pistes pour améliorer. Ensuite, parce que c'est couillon, mais Cécile Duquenne a dit du bien de mon texte. Je ne sais pas qui était la personne qui a lu ma nouvelle, mais elle, elle l'a fait et elle s'en souvient, elle a même aimé mes descriptions de mon petit dragon. Et ça, ça fait chaud au cœur, parce que Cécile, c'est une personne dont j'admire le boulot et les textes.
La nouvelle sera bientôt disponible sur le blog d'ailleurs (faut que je prépare tout ça)

On finit comme toujours avec un extrait du travail en cours. On est donc sur Hantée, avec Anna, jeune adolescente de quatorze qui soufre de migraines et cauchemarde un peu trop à son goût. Oh, elle est aime beaucoup un de ses voisins, aussi :)

Anna se réveille en pleine nuit, trempe de sueur et effrayée. Quelques secondes plus tôt, elle tombait de plusieurs mètres, sans personne pour la rattraper. Au dessus d’elle, le visage grimaçant de sa mère la toisait. Louise ne faisait aucun mouvement pour sauver sa fille.
Un cauchemar.
Anna se trouve dans son lit. Les draps sont défaits, repoussés dans tous les sens. Elle tend la main et effleure son téléphone. Sur l’écran, une illustration de la Fée Morgane jaillit en même temps que l’heure. Il est plus de vingt deux heures. Elle a faim, soif et toujours mal à la tête, même si c’est bien plus diffus que tout à l’heure. Elle ferme les yeux, inspire puis expire longuement. Son ventre gargouille. Elle repousse le peu de draps qu’il reste sur ses jambes et se lève.
En se servant de son téléphone comme torche, elle traverse sa chambre, puis le salon. Elle n’allume pas. Louise a laissé la porte de sa chambre ouverte, sûrement pour l’entendre si jamais elle se réveille ou si elle a besoin d’elle. Anna marche sur la pointe des pieds, restant le plus silencieuse possible. Elle connait trop bien sa mère, elle a dû s’endormir depuis peu. Elle ne souhaite pas la réveiller. Elle a besoin de se reposer, elle aussi.
Dans la cuisine, Anna prend un grand verre d’eau, puis remplit sa gourde. Ensuite, elle fouille dans le frigo à la recherche de quoi manger un bout. Elle finit par prendre un morceau de fromage et un dessert chocolaté. Ensuite, toujours le plus discrètement possible, elle retourne dans sa chambre. Louise grommèle dans son sommeil, ce qui fait sourire sa fille.
De retour dans sa chambre, Anna allume sa lampe de chevet. La lumière est assez faible pour ne pas lui faire mal aux yeux. Son reste de migraine palpite tout de même. Mais elle a besoin d’y voir pour manger.
Elle s’installe à son bureau et avale son fromage. Puis, elle s’attaque au dessert. Manger lui fait du bien, beaucoup. Ça finit aussi de la réveiller. Or, il est tard, et ce n’est pas sa meilleure idée. Elle va avoir du mal à retrouver le sommeil. C’est à chaque fois la même chose. A cause de la douleur et des médicaments, elle s’endort toujours, quelle que soit l’heure. Après, elle doit attendre. Parfois, elle en arrive à faire des nuits blanches, décalant ainsi tout son rythme. Alors, l’engrenage se met en marche. La fatigue vient plus tôt dans la journée. Devant la vaincre, elle se force à ne pas s’endormir et alors, la migraine arrive, une nouvelle fois. Elle en a parlé plusieurs fois à sa mère et au médecin. Il existerait bien une solution, au moins pour qu’elle se rendorme. Mais elle refuse de prendre des somnifères en plus du reste.
Elle se force donc à se mettre au lit et remonte les draps sur elle. Peut-être que si elle ferme les yeux assez longtemps, le sommeil réussira à la prendre. Bien entendu, ça ne fonctionne pas aussi bien qu’elle le voudrait. Elle passe ce qui lui semble une éternité à fixer le noir de ses paupières. Ses pensées vont et viennent. Elle revoit sa discussion avec le vieux Brunel et s’imagine réussir à lui clouer complétement le bec. Puis, elle retourne dans la grotte artificielle, avec Adam. Elle rougit alors qu’elle est seule dans son lit. Ce qu’elle imagine n’a rien à voir du tout avec ce qu’il s’est passé. Là, oui, c’est sûr, elle se fait des idées. Jamais il ne la prendrait dans ses bras de cette manière.
Elle ouvre les yeux et secoue la tête pour chasser tout ça de sa tête. C’est bien trop pour elle.

vendredi 13 septembre 2024

journal de bord - 34

Bonjour,



Vous savez quoi, je suis plutôt contente en ce moment et pour plein de chose.
La première, c’est que je reprends la piscine aujourd’hui. Je suis super contente parce que c’est mon sport de prédilection et que j’adore ça. Je ne connais rien de mieux pour me vider la tête. Ou la remplir, ça dépend de la manière dont on se positionne. C’est souvent en nageant que j’ai des idées pour mes textes (dont je me rappelle rarement une fois sortie de l’eau), ou que j’arrive enfin à débloquer une situation (fictive ou pas, d’ailleurs). Et puis, je trouve que finir la semaine de travail par un tour dans l’eau, c’est parfait.
La seconde, c’est que j’avance super bien sur mon texte actuel et que c’est trop bien. Je ne sais pas si c’est à cause de l’engouement de la rentrée, des bonnes résolutions (que je ne tiendrais qu’un mois à tout casser), de ma pièce à moi, ou de totalement autre chose, mais j’ai passé les 20 000 mots en 10 jours. Alors, oui, comme ça, ça ne parle peut-être pas à tout le monde, mais en gros, je suis en train de me taper un NaNo sans m’en rendre compte. Parce que les seules fois où j’ai pu faire un truc comme ça, c’était durant le NaNo. Je suis normalement plus lente que ça pour écrire. Mais pouvoir écrire tranquillement un peu le matin et beaucoup le soir, ça aide (sans parler des mini sessions durant mes pauses quand je peux). En plus, comme je n’en suis qu’a début du roman, je suis toujours en pleine lune de miel avec lui, ce qui aide aussi.
La troisième, c’est le début de la dernière relecture de Mer des Tempêtes. Retrouver l’équipage du Ventnoir me fait toujours l’effet de rentrer à la maison. En plus de ça, je fais ça en écoutant les albums Pirates et Armada de Visions of Atantis qui me mettent parfaitement dans l’ambiance.
La quatrième concerne un livre : je suis en pleine relecture de l’intégrale de l’Ange de la Nuit de Brent Weeks. Alors, oui, je râle fort sur la place des femmes et la vision mère, vierge ou putain qu’elles renvoient souvent, mais qu’est-ce que j’aime cette série. Ça soulève d’ailleurs un point qui pourrait être intéressant à développer : peut-on passer outre un point qui nous perturbe quand il est aussi important dans l’histoire alors qu’on kiffe tout le reste ? Rapidement, la réponse est “oui et non”, je râle, ça perturbe ma lecture, mais je ne vais pas m’arrêter pour autant parce que c’est une relecture et que je connais l’histoire. Sur une première lecture, par contre, ça risque de beaucoup plus me bloquer. Bref, on y reviendra un de ces jours.

Et à part ça ?

Ma fille a commencé à regarder Ninjago en anglais, je me suis prise au truc et me voilà à le regarder aussi (mais en français). On a beau dire que c’est un show pour enfant (on est sur du dessin animé Lego fait pour vendre des jouets à la base), il s’avère que c’est quand même plus que ça, surtout à partir de la saison 5, je trouve. On a une vraie évolution des personnages et des intrigues, et pas toujours (rarement même en fait) dans le joyeux. Bref, je m’éclate.
La rentrée c’est bien passée pour elle, d’ailleurs. Elle est en quatrième, avec sa meilleure amie et ça lui va fort bien. On a pas encore commencé les activités extra-scolaire, ça ne serait tardé, on verra bien si elle est toujours aussi contente.
Il fait enfin froid ! En tant que fille de la saison sombre, je suis ravie. J’ai enfin pu sortir les doc Marten et les pulls. Je dois être la seule personne avec ma fille de mon entourage à ne pas râler sur un été trop court (il ne l’a pas été assez pour moi).
J’ai repris l’elliptique et j’ai mal. Voilà voilà. Je savais que deux mois d’été sans rien faire à part marcher pour aller travailler n’allait pas m’aider. J’ai eu confirmation ce matin en me levant.

Et côté écriture ?

J’en ai déjà pas mal parler au début du post.

Hantée avance donc super bien. Il ne fait pas encore peur (mais le ferait-il un jour ? je n’en suis toujours pas sûre), mais je pose tranquillement mon ambiance et mes personnages (au bout de douze chapitres, il serait temps). Je m’éclate bien dessus et je commence à entrevoir les personnages que je préfère écrire. Mieux encore, je suis mon plan. A peu prés. Non parce que j’ai commencé à dévier de celui-ci dès le chapitre deux… J’ai réussi à revenir dessus, même si je dévie parfois encore. C’est mon côté jardinière qui parle là.

Concernant Mer des Tempêtes, outre le fait que je suis ravie de retrouver mon capitaine adoré, je suis contente de ce que je lis. A tel point que j’en arrive parfois à me demander si c’est bien moi qui l’ait écrit (la réponse est oui, du début à la fin). Ça peut faire un peu présomptueux dit comme ça, je veux bien le croire, mais face à mon syndrome de l’imposteur (est-ce qu’on s’en débarrasse un jour de cette merde ?), ça me fait un bien fou.
Pour rappel, vous pouvez retrouver le premier tome, Vent de Tempêtes par ici.

On va finir avec un extrait de Hantée. Pour rappel, il s’agit du premier jet, pas corrigé ni rien. On y découvre Hector, l’un des résidents de la maison de maître transformée en résidence. Il est vieux, bourru et n’aime pas grand monde, comme vous pouvez le voir.

Hector Brunel n'aime pas le changement, comme la plupart des gens de son âge. Alors forcément, il a vu d'un mauvais œil quand le propriétaire du premier a décidé de louer. Il a maudit la femme de l'agence, qui ne faisait que son boulot et il a craché sur tous ceux qui venaient visiter ou presque. Quand le camion de déménagement s'est garé devant sa fenêtre, il n'a rien trouvé de mieux que de l'ouvrir et de les insulter. Les types, trois grands gaillards ont juste haussé les épaules et ont commencé à décharger.
Hector a donc attendu. Sauf qu'il n'avait pas misé sur la bonne personne. Il pensait encore que ce serait le couple de petits jeunes venus une semaine plus tôt qui prenait l'appartement au dessus du sien. Mais non, c'est la petit bonne femme avec sa mine un peu triste. Elle n'est pas seule, dans la voiture, une gamine attend. Encore une. Comme s'il n'en a pas assez avec les gosses des Russo.
Il reste derrière le rideaux de sa cuisine et observe la mère et la fille. Elles se ressemblent, elles ont le même air un peu triste sur le visage. Quoique la femme a l'air un peu plus contente que la dernière fois. Celle-là, il l'a bien aimé. Déjà c'est la seule qui lui a dit bonjour lorsqu'elle l'a croisé, le jour de la visite. Mais, une gamine. Non, décidément, ça, ça ne lui plait pas.
Enfin, au moins, il n'y en a qu'une.
Il observe les deux tous le long de leur aménagement. Elles font plusieurs voyages entre la voiture et le hall de la résidence. Puis, lorsque le véhicule est vide, il quitte son poste d'observation. Il pourrait sortir, oui. Ou juste ouvrir sa porte. Tout le monde laisse passer les exubérances des vieux. Il n'en fait rien. A la place, il s'installe dans son fauteuil et tend l'oreille. Les murs de la résidence sont épais, mais pas sa porte. Elle ne filtre pas tous les bruits Il peut entendre lorsque mère et fille posent les cartons, ou plutôt les lâchent, au sol, lorsqu'elles montent les escaliers aussi. Il entend ce gros bourrin de Russo sortir de chez lui et proposer son aide.
Puis, ça se calme. Hector n'entend plus rien, pas même les pas des femmes au dessus de sa tête. Le silence le berce, et l'endort presque.
Il se réveille quelques temps plus tard, la tête embrumée de rêves dont il n'arrive pas à se souvenir. Il ne s'en souvient jamais et c'est pour le mieux. Il n'en a pas envie et préfère son amnésie. Au moins, ça, ça ne le fait pas souffrir.
Des cliquetis résonnent au plafond. Il reconnait bien vite le bruit. Des talons. La Russo se trouve chez les nouvelles, pas de doute pour lui. Cette bonne femme l'énerve toujours, à ne rien faire de la journée si ce n'est s'occuper de ce qui ne la regarde pas. Il l'entend marcher là-haut, se demande ce qu'elle peut bien raconter. Quel dommage qu'il ne puisse pas entendre. Cette femme est une gourdasse, elle ne raconte que des idioties. Dans cette famille, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Même les gosses sont perdus, il le sait.
—De toute façon, on ne peut compter sur personne, grommelle-t-il.
Et il se lève et lentement traverse la pièce. Il remarque le fils Russo disparaitre vers les jardin, une fois encore. Quand on parle du loup…
—Qu'est-ce qu'il peut bien vouloir faire, encore ?
Il pousse un peu le rideaux, mais dès que le gosse passe le virage, il sait qu'il le perd. Ça fait déjà plusieurs semaines qu'il répète le même ménage. Il quitte l'appartement de ses parents dès qu'il peut, seul. Avant, il prenait sa sœur avec lui et il rentrait plus tôt. Maintenant, il attend la nuit. Parfois, il pousse le bouchon, forçant son père à le chercher. Hector n'aime pas ça. Russo crie et gesticule. Dans ces moments-là, il ressemble à un monstre. Pourquoi donc le gamin va-t-il jusque là. On dirait qu'il le fait exprès.
—C'est pas toi qui va me le dire, hein ? lance-t-il dans le vide.
Mais si les murs ont des oreilles par ici, ils n'ont pas de bouche pour lui répondre. Hector ne doute pas qu'il finira par le savoir. Le tout, c'est que ce ne soit pas trop tard. Malheureusement, de cela, il en doute beaucoup.

vendredi 30 août 2024

Journal de bord - 33

 Bonjour,




Il n’y a pas eu de journal durant le mois d’Aout, vu que, premièrement j’étais en congés durant deux semaines et que je n’ai rien écrit à ce moment-là (sauf le dernier jours où prise d’une inspiration soudaine, j’ai fait toutes les fiches personnages du prochain projet) et qu’après, je n’avais finalement pas grand chose à raconter (vu que je n’ai rien fait durant quinze jours et que je me suis un peu faite engloutir par l’autre travail à mon retour). Mais nous sommes le 30 aout et c’est le dernier vendredi avant la rentrée scolaire (adieu le rythme si paisible des vacances d’été, bonjour le “je cours partout parce que ma fille a encore trop d’activités”)(on perd juste l’aviron, elle continue natation et conservatoire).

Et donc les vacances. Cette année, nous ne sommes restés que quatre jours dans l’Ain, ce qui nous a permis d’avoir quatre jours sans canicule extrème. Un vrai bonheur, vraiment. Il a fait froid le matin. Ca n’a pas l’air de grand chose, mais ça fait quand même plus d’un mois et demi que la chaleur et l’humidité sont ultra présentes chez moi. Du coup, oui, quatre jours avec des températures inférieures à 24 le matin à huit heures, ça fait du bien. Le reste des congés a été consacré à : déménager notre chambre, refaire toute la pièce (mur, peinture, plancher) et y aménager la chambre de Poupette, créer un dressing pour trois dans son ancienne chambre, y déménager mon bureau,  jouer à Stardew Valley, lire et ne rien faire. Un programme pour le moins chargé et finalement peu vacancier, mais franchement, ça l’a fait.
Et donc l’information importante, clairement, c’est : j’ai une pièce à (presque) moi.


L’ancienne chambre de ma fille est devenue mon bureau. Je rêve d’une pièce à moi depuis quelques temps déjà. Mon mari a son garage, ma fille, sa chambre et moi, j’avais mon bureau dans le salon. Il y avait plein d'inconvénient à la chose. La première étant que tout le monde mettait ses affaires sur mon plan de travail dès que ça trainait sur la table basse et qu’on en avait besoin. J’avais fini, ces derniers temps, par le délaisser complétement, lui préférant la table du salon et ses peu confortables chaises. Il était temps que je déménage mes affaires ailleurs, que je puisse m’installer dans un endroit rien qu’à moi où j’aurais le loisir d’utiliser mon bureau quand je veux et surtout de me trouver seule quand j’en ai besoin. C’est donc chose faite et franchement, c’est plutôt cool. Bon, ma fille vient régulièrement voir ce que je fais, histoire que je ne me sente pas seule (je pense que c’est plutôt l’inverse, mais bon). Mais je peux à nouveau écrire quand je veux sans distraction (sauf si je décide de mettre un film sur l’Ipad) et ça fait du bien. Je peux aussi mener mes autres projets tranquillement, sans être obligé de tout ranger avant d’avoir fini ou sans avoir à répondre à trente mille question (chose que je déteste beaucoup, j’apprécie le secret vous voyez).

Et du coup, j’ai donc écris à mon bureau. J’ai ultra avancé la meute, j’ai aussi fait mes fiches perso pour la Maison Hantée. Je me suis aussi pris la tête avec Evernote qui a décidé de réduire à mort son offre gratuite (et donc je suis en train de lui dire adieu).
J’ai quasi fini ce que je voulais faire pour la Meute. Je m’étais dit que ça serait mon texte pour l’été et ça sera bien le cas. Il est presque fini et je pourrais commencer les synopsis pour la Maison Hantée dès lundi. Mieux encore, j’ai déjà une idée pour ma prochaine incursion dans le petit monde de mes loups (pour l’été prochain peut-être ?).


J’ai lu un peu, et surtout, j’ai lu Anatomie de l’Horreur de Stephen King, dans l’optique de comprendre un peu mieux le genre vu que je vais écrire un texte qui a pour nom de code “Maison Hantée”. Je ne sais toujours pas s’il fera parti du genre, mais j’ai clairement apprécié ma lecture (ma wishlist moins par contre, elle a prit un peu de poids). Je conseille le bouquin de King, malgré sa vieillesse, à qui veut un peu comprendre le genre, comme moi. Après, ce n’est pas un essai qui va permettre d’en écrire. J’ai aussi lu la France des Lieux Maudites de David Galley qui m’a légèrement déçu car il passe trop vite sur trop de choses (mais c’était à prévoir avec ce genre de bouquin). Par contre, j’ai beaucoup aimé la Maison des Reflets de Camille Brissot, roman plutôt jeunesse sur le deuil.
Oh, et puis, je me suis remise à photographier mes lego minifigures aussi. C’est un peu mon obsession du moment ça. J’aime toujours autant prendre des jouets en photo, c’est un truc qui me détend assez (deux d'entre elles illustrent ce journal de bord d'ailleurs, et j'ai bien envie de créer un compte insta rien que pour ça)

Voilà donc pour ce mois d’aout qui disparait enfin. Pour septembre, j’ai repris un peu mon notion, j’ai décidé de me donner des objectifs par trimestre et je peux vous dire que la fin de l’année va être un peu chargée pour moi. J’ai un nouveau projet sur le feu, deux qui sont à deux phases de corrections différentes, autant dire que je ne devrais pas m’ennuyer.

Je ne finirais pas avec un extrait, vu que la Meute n’est pas destinée à être publié. Du coup, on se donne rendez-vous au prochain journal de bord !


vendredi 26 juillet 2024

Journal de Bord - 32

Bonjour,




Depuis quand n’ai-je pas écrit de journal de bord ? Un bon mois. J’ai été happé par cet été qui a mis du temps à venir (chose qui personnellement ne m’a pas dérangé), par la vie qui t’embarque et qui fait mal parfois et j’ai oublié que j’avais un journal de bord à écrire, surtout que, ben j’écris.


Le mois dernier, je finissais Rédemption et je prenais surtout la décision de n’en faire qu’un seul roman avec Déchéance. C’est la solution la plus logique, c’est ce que j’aurais dû faire depuis le début, il a beaucoup trop d’années, mettre les deux bout à bout, n’en faire d’une seule et même histoire, pour de vrai. Le roman se nomme donc la Forteresse, du nom de ce lieu si particulier pour moi. Vous savez, la Forteresse, je la parcours depuis plus de vingt ans en imagination. Je connais ses recoins par cœur et ses habitants tout autant.
Pour le moment, le roman complet se repose. Je vais avoir besoin d’un peu de temps pour le reprendre, le corriger, toutes ses étapes qui sont parfois aussi longues que l’écriture. Et pour lui, elle a été longue, l’écriture. Quand j’ai posé le point final, j’ai su, qu’enfin, j’y étais. Pour de bon cette fois.
Et puis, j’ai tenu deux jours sans rien faire.
Je n’avais pas la moindre idée de ce que j’allais écrire par la suite, je n’avais rien prévu tant j’ai été prise dans Rédemption pendant des semaines et des mois. Sauf que sans écrire, je m’ennuie vite. Alors, j’ai passé en revu tout ce que j’ai envie d’écrire (beaucoup trop de chose pour trop peu de temps) et comme il y avait trop de choix, j’ai fini par me dire que je n’avais qu’à écrire un peu sur la meute, parce qu’après tout, pourquoi pas.
Je ne devais écrire qu’une scène ou deux, pas grand chose, juste histoire d’avoir un truc à mettre sur mon clavier.
J’ai commencé le quatre juillet, j’en suis à 20 000 mots et je n’ai pas pensé une seule fois à me concentrer sur le vrai gros projet qui doit suivre. Voilà voilà…
Bon, je sais au moins sur quoi je vais écrire par la suite. Je me suis dis que je commencerais la préparation du fameux gros projets durant mes congés.

A part l’écriture, le mois de juillet aura été un moins en dent de scie. J’ai perdu un membre de ma famille et une collègue de travail que j’estimais beaucoup. Les deux à quelques jours d’intervalles, autant vous dire que ça m’a foutu un bon coup. Je vous dirais bien que la vie continue, tout ça tout ça, mais c’est con comme phrase. Vraiment. J’ai appris, avec le temps, qu’il faut surtout dealer avec soi-même et la tristesse et pas avec la vie pour avancer après ça, que l’on soit proche ou non de la personne.
Il a eu des moments bien aussi. La sortie d’Armada - Pirates II de Visions of Atlantis. C’est la bande son de juillet pour moi, clairement. Je n’écoute quasiment que les deux albums Pirates depuis le début du mois.
Je suis allée à la plage (une fois, d’accord), j’ai profité un peu de ma terrasse (mais je me fais bouffer par les moustiques et ça me saoule), j’ai repris goût à la lecture (merci Henry Loevenbruck, Cécile Duquenne et quelques autres. Et ça fait du bien. Du coup, j’ai un peu lâché ma ferme sur Stardew Valley.
Dans une semaine, je serais en congés, on a pas prévu grand chose pour le moment. Quelques jours dans l’Ain, et puis, ben on verra.

Pour finir, et même si je ne compte pas forcément publier les histoires de ma petite meute, un petit extrait, le tout début. C’est pas corrigé du tout, pas relu non plus et probablement pas très bon, mais on s’en fiche.


Le rideau de la grande fenêtre du salon vole. Son mouvement change les ombres sur le mur en face. Depuis le canapé, la tête posée sur les cuisses de Victor, Aisling regarde les formes qui viennent et s'en vont en quelques secondes à peine. Elle y voit des animaux, des plantes, des objets. Des choses qui n'existent pas, mais qu'elle aime à inventer. C'est une activité comme une autre en ce début de soirée. La chaleur les accable tous les deux. Lui tente de ne pas trop y penser en lisant. Elle, elle n'y arrive même pas. Elle a abandonné son roman depuis déjà plusieurs minutes, incapable de se concentrer dessus. Au moins, les ombres chinoises ne lui demandant pas trop d'effort.
Victor bouge un peu. Elle tourne la tête pour voir ce qu'il lui arrive. Elle ne voit que sa mâchoire et un bout de son nez, ce qui, il faut avouer, est déjà pas mal. Elle ressent par contre un stress soudain, qui les prend tous les deux presque en même temps. Ca fait un moment qu'elle a remarqué ça, les émotions de l'un qui passe à l'autre. Elle n'a pas trop osé lui en parler. Elle ne sait pas si ça lui arrive aussi. Elle suppose que ça vient de sa nature à lui. Après tout, il est tout aussi loup qu'homme. Son espèce est censée vivre en meute. Mais elle n'est pas comme lui, elle est entière humaine, elle. Elle ne devrait donc pas ressentir tout ça. Peut-être même qu'elle se l'imagine. Elle le connait juste beaucoup trop bien.
Il la pousse gentiment et se lève. Il lui faut quelques minutes de plus pour entendre ce qui l'a dérangé. Une voiture s'arrête non loin de chez eux. Elle soupire en le voyant quitter la pièce. Dire que tout était calme jusque là. Elle prend un coussin pour remplacer les cuisses de Victor et se réinstalle. Elle ne regarde plus ni son roman, ni les ombres du rideaux. Elle tend juste l'oreille, essayant de savoir qui est là et pourquoi Victor est en colère. Elle espère beaucoup que si elle ressent ça, lui ressent sa frustration.
Cinq minutes plus tard, Victor revient dans le salon. Il passe la main dans ses cheveux bruns, geste qu'elle ne connait que trop bien. Il est contrarié et il ne va rien lui dire, ou presque. Depuis deux ans qu'ils vivent tous les deux dans ce chalet perdu en plein milieu de nulle part, elle a appris à le connaitre. Il s'assoit à côté d'elle et reprend son bouquin. Aisling ne compte absolument pas le laisser reprendre comme si de rien n'était.
—C'était qui ?
—Rien d'important.
Elle se relève complétement et plante ses yeux dans les siens. Il déteste quand elle fait ça.
—Il est presque vingt et une heure et ce n'est rien d'important ?
Elle sent son embarras plus qu'elle ne le voit.
—C'est ça. Juste quelqu'un de perdu.
Il lui ment et ils le savent tous les deux. Pourtant, Aisling décide de laisser couler. Elle finira bien par découvrir la vérité. Il est incapable de la lui cacher longtemps.
Ils restent encore une bonne heure dans le salon jusqu'à ce qu'elle sente ses yeux se fermer seuls. Elle se lève, s'étire. Ensuite, elle va fermer les volets. Il fait trop chaud pour qu'elle fasse de même avec les fenêtres. Elle a besoin de sentir au moins un peu d'air entré dans la maison. Elle salua Victor, dépose un baiser sur sa joue et quitte le salon. Elle sent son regard sur elle et s'autorise un petit sourire. Victor grogne quand il s'en rend compte. Elle éclate de rire et s'enfuit à l'étage avant qu'il ne se lève.
Elle ferme la porte de sa chambre et pose son dos dessus. Son cœur bat à cent à l'heure. Elle aimerait qu'il la suive, pour une fois, et qu'il entrer. Mais Victor n'en fait rien. Comme toujours. Il reste en bas où elle l'entend bouger. Il monte plusieurs dizaines de minutes plus tard alors qu'elle s'est enfin glissé sous ses draps. Ses pas s'arrêtent devant sa porte, et une fois encore, Aisling espère presque 'il entre. Presque. Parce qu'elle n'a pas la moindre idée de la manière dont elle réagirait s'il le faisait. Ce n'est pas ce soir qu'elle le saura. Victor continue sa route pour entrer dans la chambre d'à côté.
Elle murmure "bonne nuit". Il a l'ouïe assez fine pour l'entendre. La réponse ne tarde pas.



Et si ma petite meute vous intéresse, il existe sur le blog quelques textes pour la retrouver, là par exemple. Ce que je suis en train d’écrire se passe avant les dits textes et je ne sais pas encore où ça va me mener (parce que là, j’écris clairement en mode jardinière avec juste un petit truc pour avoir les grandes lignes)