vendredi 26 juillet 2024

Journal de Bord - 32

Bonjour,




Depuis quand n’ai-je pas écrit de journal de bord ? Un bon mois. J’ai été happé par cet été qui a mis du temps à venir (chose qui personnellement ne m’a pas dérangé), par la vie qui t’embarque et qui fait mal parfois et j’ai oublié que j’avais un journal de bord à écrire, surtout que, ben j’écris.


Le mois dernier, je finissais Rédemption et je prenais surtout la décision de n’en faire qu’un seul roman avec Déchéance. C’est la solution la plus logique, c’est ce que j’aurais dû faire depuis le début, il a beaucoup trop d’années, mettre les deux bout à bout, n’en faire d’une seule et même histoire, pour de vrai. Le roman se nomme donc la Forteresse, du nom de ce lieu si particulier pour moi. Vous savez, la Forteresse, je la parcours depuis plus de vingt ans en imagination. Je connais ses recoins par cœur et ses habitants tout autant.
Pour le moment, le roman complet se repose. Je vais avoir besoin d’un peu de temps pour le reprendre, le corriger, toutes ses étapes qui sont parfois aussi longues que l’écriture. Et pour lui, elle a été longue, l’écriture. Quand j’ai posé le point final, j’ai su, qu’enfin, j’y étais. Pour de bon cette fois.
Et puis, j’ai tenu deux jours sans rien faire.
Je n’avais pas la moindre idée de ce que j’allais écrire par la suite, je n’avais rien prévu tant j’ai été prise dans Rédemption pendant des semaines et des mois. Sauf que sans écrire, je m’ennuie vite. Alors, j’ai passé en revu tout ce que j’ai envie d’écrire (beaucoup trop de chose pour trop peu de temps) et comme il y avait trop de choix, j’ai fini par me dire que je n’avais qu’à écrire un peu sur la meute, parce qu’après tout, pourquoi pas.
Je ne devais écrire qu’une scène ou deux, pas grand chose, juste histoire d’avoir un truc à mettre sur mon clavier.
J’ai commencé le quatre juillet, j’en suis à 20 000 mots et je n’ai pas pensé une seule fois à me concentrer sur le vrai gros projet qui doit suivre. Voilà voilà…
Bon, je sais au moins sur quoi je vais écrire par la suite. Je me suis dis que je commencerais la préparation du fameux gros projets durant mes congés.

A part l’écriture, le mois de juillet aura été un moins en dent de scie. J’ai perdu un membre de ma famille et une collègue de travail que j’estimais beaucoup. Les deux à quelques jours d’intervalles, autant vous dire que ça m’a foutu un bon coup. Je vous dirais bien que la vie continue, tout ça tout ça, mais c’est con comme phrase. Vraiment. J’ai appris, avec le temps, qu’il faut surtout dealer avec soi-même et la tristesse et pas avec la vie pour avancer après ça, que l’on soit proche ou non de la personne.
Il a eu des moments bien aussi. La sortie d’Armada - Pirates II de Visions of Atlantis. C’est la bande son de juillet pour moi, clairement. Je n’écoute quasiment que les deux albums Pirates depuis le début du mois.
Je suis allée à la plage (une fois, d’accord), j’ai profité un peu de ma terrasse (mais je me fais bouffer par les moustiques et ça me saoule), j’ai repris goût à la lecture (merci Henry Loevenbruck, Cécile Duquenne et quelques autres. Et ça fait du bien. Du coup, j’ai un peu lâché ma ferme sur Stardew Valley.
Dans une semaine, je serais en congés, on a pas prévu grand chose pour le moment. Quelques jours dans l’Ain, et puis, ben on verra.

Pour finir, et même si je ne compte pas forcément publier les histoires de ma petite meute, un petit extrait, le tout début. C’est pas corrigé du tout, pas relu non plus et probablement pas très bon, mais on s’en fiche.


Le rideau de la grande fenêtre du salon vole. Son mouvement change les ombres sur le mur en face. Depuis le canapé, la tête posée sur les cuisses de Victor, Aisling regarde les formes qui viennent et s'en vont en quelques secondes à peine. Elle y voit des animaux, des plantes, des objets. Des choses qui n'existent pas, mais qu'elle aime à inventer. C'est une activité comme une autre en ce début de soirée. La chaleur les accable tous les deux. Lui tente de ne pas trop y penser en lisant. Elle, elle n'y arrive même pas. Elle a abandonné son roman depuis déjà plusieurs minutes, incapable de se concentrer dessus. Au moins, les ombres chinoises ne lui demandant pas trop d'effort.
Victor bouge un peu. Elle tourne la tête pour voir ce qu'il lui arrive. Elle ne voit que sa mâchoire et un bout de son nez, ce qui, il faut avouer, est déjà pas mal. Elle ressent par contre un stress soudain, qui les prend tous les deux presque en même temps. Ca fait un moment qu'elle a remarqué ça, les émotions de l'un qui passe à l'autre. Elle n'a pas trop osé lui en parler. Elle ne sait pas si ça lui arrive aussi. Elle suppose que ça vient de sa nature à lui. Après tout, il est tout aussi loup qu'homme. Son espèce est censée vivre en meute. Mais elle n'est pas comme lui, elle est entière humaine, elle. Elle ne devrait donc pas ressentir tout ça. Peut-être même qu'elle se l'imagine. Elle le connait juste beaucoup trop bien.
Il la pousse gentiment et se lève. Il lui faut quelques minutes de plus pour entendre ce qui l'a dérangé. Une voiture s'arrête non loin de chez eux. Elle soupire en le voyant quitter la pièce. Dire que tout était calme jusque là. Elle prend un coussin pour remplacer les cuisses de Victor et se réinstalle. Elle ne regarde plus ni son roman, ni les ombres du rideaux. Elle tend juste l'oreille, essayant de savoir qui est là et pourquoi Victor est en colère. Elle espère beaucoup que si elle ressent ça, lui ressent sa frustration.
Cinq minutes plus tard, Victor revient dans le salon. Il passe la main dans ses cheveux bruns, geste qu'elle ne connait que trop bien. Il est contrarié et il ne va rien lui dire, ou presque. Depuis deux ans qu'ils vivent tous les deux dans ce chalet perdu en plein milieu de nulle part, elle a appris à le connaitre. Il s'assoit à côté d'elle et reprend son bouquin. Aisling ne compte absolument pas le laisser reprendre comme si de rien n'était.
—C'était qui ?
—Rien d'important.
Elle se relève complétement et plante ses yeux dans les siens. Il déteste quand elle fait ça.
—Il est presque vingt et une heure et ce n'est rien d'important ?
Elle sent son embarras plus qu'elle ne le voit.
—C'est ça. Juste quelqu'un de perdu.
Il lui ment et ils le savent tous les deux. Pourtant, Aisling décide de laisser couler. Elle finira bien par découvrir la vérité. Il est incapable de la lui cacher longtemps.
Ils restent encore une bonne heure dans le salon jusqu'à ce qu'elle sente ses yeux se fermer seuls. Elle se lève, s'étire. Ensuite, elle va fermer les volets. Il fait trop chaud pour qu'elle fasse de même avec les fenêtres. Elle a besoin de sentir au moins un peu d'air entré dans la maison. Elle salua Victor, dépose un baiser sur sa joue et quitte le salon. Elle sent son regard sur elle et s'autorise un petit sourire. Victor grogne quand il s'en rend compte. Elle éclate de rire et s'enfuit à l'étage avant qu'il ne se lève.
Elle ferme la porte de sa chambre et pose son dos dessus. Son cœur bat à cent à l'heure. Elle aimerait qu'il la suive, pour une fois, et qu'il entrer. Mais Victor n'en fait rien. Comme toujours. Il reste en bas où elle l'entend bouger. Il monte plusieurs dizaines de minutes plus tard alors qu'elle s'est enfin glissé sous ses draps. Ses pas s'arrêtent devant sa porte, et une fois encore, Aisling espère presque 'il entre. Presque. Parce qu'elle n'a pas la moindre idée de la manière dont elle réagirait s'il le faisait. Ce n'est pas ce soir qu'elle le saura. Victor continue sa route pour entrer dans la chambre d'à côté.
Elle murmure "bonne nuit". Il a l'ouïe assez fine pour l'entendre. La réponse ne tarde pas.



Et si ma petite meute vous intéresse, il existe sur le blog quelques textes pour la retrouver, là par exemple. Ce que je suis en train d’écrire se passe avant les dits textes et je ne sais pas encore où ça va me mener (parce que là, j’écris clairement en mode jardinière avec juste un petit truc pour avoir les grandes lignes)


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