de l'originalité et de pourquoi c'est quand même bien compliqué

 Bonjour,

 

J'ai toujours plein d'idées qui popent dans ma cervelle déjà trop encombrée. J'en avais déjà un peu parlé en 2021, lorsque j'avais fait une liste des projets en cours et de ceux qui aimeraient bien l'être. Depuis, la plupart de ces projets sont toujours là quelque part dans ma tête et d'autres se sont pointés. A côté, il y a les idées en vrac, toutes ces petites choses qui pourraient être intégrées à un texte. Parmi elle, il y en a une qui a faillit faire partie de Délia et que j'ai abandonné à l'époque, en me disant que ça irait bien mieux sur un texte fait pour.

 

L'idée, qui est marquée dans mes fichiers depuis au moins 2017 et dont je n'ai que rarement parlé, c'était d'avoir des personnages capables de faire apparaitre des armes qu'ils avaient tatoué sur la peau. Ça m'est apparu comme ça, je ne sais plus trop comment. Je trouvais ça cool comme idée. Et puis, ça changeait un peu niveau magie d'invocation de ce qu'on voit d'habitude (enfin dans ma tête). Malheureusement, je n'ai pas encore trouvé l'histoire qui conviendrait le mieux à ce genre de magie. Et là, vous vous demandez pourquoi j'en parle, donc.

 

Ben c'est simple : 

La semaine dernière, je suis tombée sur une illustration qui m'a beaucoup plus sur twitter. Et puis, en allant voir le profil de l'illustrateurice, je suis tombée sur un lien webtoon. La série s'appelle Covenant et son auteurice le décrit comme ça " a queer webcomic about hot priests and sexy demons!". Bref, perso, ça me branche pas mal comme description. Du coup, je vais lire le premier épisode (spoiler alert, j'ai adoré).

Et là :

 

Ezra, notre protagoniste principal sort de son bras bien tatoué une arme (qui est donc tatouée elle aussi). Et il n'est pas le seul à pouvoir le faire (et je trouve ça vachement cool en image)

 

Stupéfaction de ma part. Mais vraiment. Comment ? Mais c'est mon idée, ça ! En plus, LySandra l'aurait eu après moi. 

Sur le coup, j'avoue que j'ai été totalement dépitée. 

Mince alors, quelqu'un avait eu la même idée que moi. Pire, je me suis dit que je n'allais plus jamais pouvoir m'en servir parce que j'aurais l'impression de plagier Covenant d'une manière ou d'une autre. Alors même que j'y avais pensé avant (réflexion à la con, d'un bout à l'autre, soyons d'accord).

 

Cette réflexion, perso, c'est pas la première fois que je l'ai. J'ai un gros problème pour un texte que j'aimerai beaucoup écrire avec des rêveurs et, même si ça n'a pas forcément beaucoup à voir avec le Grand Projet de Rozenn Illiano, mes rêveurs se rapprochent tout de même beaucoup des siens (alors que j'ai commencé à y songer avant de connaitre les romans de Rozenn).

J'ai toujours l'impression que je vais plagier. Qu'à un moment, on va me dire que "pff, c'est du machin tout cracher, t'as pas honte de copier comme ça" ou un truc dans le genre. Je pense que vous avez compris depuis le temps que j'écris par ici que mon syndrome de l'imposteur est fort et qu'il peut le devenir encore plus pour pas grand chose.

Et puis, j'ai quand même un peu réfléchi à tous ça. Parce que je l'aime beaucoup cette idée de magie d'invocation par tatouage; parce que mes rêveur méritent d'exister autre part que dans mon cerveau aussi.

Met alors revenu en tête une chose, c'est que de mon côté, c'était forcément pas venu tout seul. J'avais dû voir quelque chose qui y ressemble à un moment où un autre. Des personnages capables d'invoquer des objets depuis leurs corps, grâce à des tatouages ou non, j'en connais, forcément. Sauf qu'avec ma mémoire souvent défaillante à ce niveau, je n'en ai trouvé qu'une pour le moment, dans Blue exorcist (et seulement parce que je lis les mangas depuis peu)(mais j'ai vu la série une première fois il y a longtemps, ça date du début des années 2010). Idem pour les rêves (pour ça, je pense que Sandman (que je n'ai jamais lu mais dont j'ai tellement entendu parler) y est pour quelque chose).

Je ne sais plus qui a dit qu'à notre époque, il est compliqué, voire impossible, d'avoir une idée réellement originale. Tout ou presque à déjà été fait. Mon idée de magie d'invocation par tatouage n'est pas nouvelle, elle existait déjà avant que ça ne pope dans ma tête d'une manière ou d'une autre. D'ailleurs, elle n'est pas venue que dans ma petite tête puisque Covenant, et probablement d'autres œuvres existent avec. Il en va de même pour mes rêveurs. Ou mes Elémentalistes. 

D'ailleurs, on en parle d'eux ? Franchement, des Elémentalistes, des personnes qui utilisent de la magie élémentaires. Vous croyez que c'est original ? Mais alors, pourquoi ça ne m'a jamais dérangé d'écrire sur eux ? Pourquoi n'ai-je pas eu de problème avec un hypothétique plagiat ? Il y a de fortes chances que cela vienne du fait que j'ai commencé à écrire sur eux très tôt, à l'époque où je n'avais pas internet (coucou, j'ai 36 ans et je suis vieille). Les questions de plagiat ne me touchaient pas le moins du monde. Ça aurait pu m'emmerder pourtant quand j'ai repris le tout avec la Kharmesi. Mais non. Parce que c'est mon histoire, rien qu'à moi. Ce ne sont pas les pouvoirs de mes personnages qui la rendent originale. C'est ce que je fais d'eux, la manière dont je le raconte. 

L'histoire et les personnages qui useront de la magie d'invocation par tatouage n'aura rien à voir avec Convenant. Il en sera de même pour mes rêveurs qui ne seront pas ceux de Rozenn Illiano. Mes textes ne sont pas les mêmes que ceux des autres auteurices même si certains thèmes reviennent d'un côté comme de l'autre. L'originalité d'un texte ne se trouve pas dans les pouvoirs d'un personnage, dans un déroulement d'action ou que sais-je. Elle se trouve dans la manière dont nous voulons la faire passer. Ce n'est pas parce que nous avons parfois les mêmes idées que d'autres que c'est forcément du plagiat. 

En écrivant ça, j'ai l'impression d'enfoncer une porte ouverte. Mais j'ai 36 ans et c'est le genre de chose qui me bloque encore et qui font vivre mon syndrome de l'imposteur. L'écrire me permet de me remettre en tête que j'ai le droit d'écrire sur un sujet déjà utilisé à maintes reprises. Que c'est d'ailleurs ce que je fais déjà et que je peux le faire tout en restant fidèle à moi-même et un tant soit peu originale. Donc, un jour (quand j'aurais le temps), j'écrirais mes invocateurs et mes rêveurs.