Bonjour,
J'écris la plupart du temps dans des univers imaginaires. J'aime créer de nouvelles contrées, des villes et tout ce qui va avec. Par contre, j'ai une forte tendance à m’emmêler les pinceaux dès que j'ai besoin de situer mes personnages dans l'espace. Dans certaines versions de mes romans, j'ai des personnages qui partent vers le sud pour se retrouver quelque part au nord dans faire la traversée. Dans le Château des Ombres, une pièce est passée d'une aile à l'autre du château pendant plusieurs chapitres. C'est quelque chose qui a le don de m'énerver éperdument.
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| Photo by Shelby Miller on Unsplash |
Alors que je suis plutôt jardinière quand il s'agit de passer à la rédaction même de mes testes, j'ai pris pour habitude de dessiner toutes les cartes et plans de mes univers, que ce soit les cartes des différentes régions du Projet fantasy, les plans du Manoir Avallone et j'en passe. Pour des romans comme la Fuite, je me sers plutôt de Google Map (la Fuite se base sur notre monde, il m'était plus simple de visualiser le trajet de Charlotte grâce à ça).
Mais pour le Projet Lazarus, j'ai écris Ella sans faire de carte. Une grave erreur. Saint-Uriel, la ville où se situe une bonne partie du projet, ne se résume pas à trois point (une usine vers le nord, une colline au sud, un parc en plein milieu). J'ai au minimum trois textes où mes personnages vont arpenter la ville. Il me fallait donc faire une vraie carte. Pourquoi ne pas en profiter pour faire un petit pas à pas de sa construction, sachant que je ne suis pas une pro du dessin et que mes cartes ne sont pas des chefs d’œuvres comme on peut en voir dans certains livres.
Cas d'une carte de lieux
Préparation
Tout commence par la préparation. Forcément.
Dans un cas comme le projet Lazarus où j'ai déjà des informations qui apparaissent dans un texte, la première chose à faire c'est de regrouper quelque part toutes les informations spatiales. Où se situe tel bâtiment par rapport à un autre, s'il y a des terrains particuliers... Pour moi, c'est donc une usine au nord, une colline où se situe un manoir au sud, le quartier des ouvriers juste avant l'usine et un parc au milieu de la ville ou presque.
Dans un cas où rien n'est encore fait, je reprends le "plan à peu près" de l'histoire et en dégage des lieux possibles.
Premiers croquis
J'attrape le premier bout de papier qui me passe sous la main (souvent un post-it ou des chutes) et je pose dessus une rose des vents. Puis, je trace mes formes, que se soit celles des pays (comme sur la carte pour le Projet fantasy) ou encore celles des lieux d'une ville.
Pour Saint-Uriel, ça donne donc le plan de gauche sur la photo ci-dessous.
Généralement, ça ne me plait pas du tout. Mais c'est déjà un bon départ. Je vois à peu près où je vais avec ça et au moins, j'ai mes éléments principaux de poser. Je pourrais me contenter de quelque chose comme ça d'ailleurs (comme quoi, pas besoin d'avoir de grands talents de dessinateur pour avoir une carte, n'est-ce pas).
Il s'avère que pour Saint-Uriel, je ne vais pas m'en contenter. Le projet Lazarus se déroule sur plusieurs années (ça commence dans les années 1880 pour finir à nos jours), la ville va changer pas mal et j'ai besoin de plus d'élément que mon parc, ma colline et mon usine.
C'est donc là qu'intervient le second croquis, celui de droite. J'ai gardé les éléments déjà présentés, j'ai modifié la forme de mon parc (parce que j'avais envie et que de toute façon, celle-ci n'est pas décrite dans Ella), j'ai ajouté un canal (parce que je veux de l'eau et pas forcément une mer), j'ai commencé à détailler un peu plus avec quelques rues, l'emplacement de la mairie et ce qui pourrait être ceux de certaines maisons importantes.
Pour cette étape, je m'inspire souvent de chose déjà connues, une ville IRL, une carte de l'Europe et j'en passe. Il est toujours plus simple de partir d'une chose qu'on connait. Pinterest est souvent mon meilleur ami à ce moment-là. Je n'hésite pas à épingler des détails (l'horloge astronomique de Prague par exemple pour la tour de l'horloge de Saint-Uriel), Beaucoup d'entre eux ne seront pas sur le croquis définitifs mais je ne les perds pas en les ajoutant à mes tableaux.
Croquis final
A ce moment-là, j'ai la forme définitive de Saint-Uriel ou presque. Il ne manque plus grand chose. Je prends une nouvelle feuille (souvent une A4 pliée en deux) et je commence à dessiner le plan "définitif" en rajoutant les derniers détails. Je marque les rues/routes principales, donne des noms aux divers endroits (pour les noms, j'utilise souvent le générateur Fantasy Name Generator que je trouve plutôt sympa quand je suis à court d'idée)...
Ça reste une carte simplifiée (pas de maison, de décors et j'en passe), comme vous pouvez le voir. C'est amplement suffisant pour ne pas se perdre spatialement dans son récit.
Cas de plan de bâtiment
Préparation
Pour un bâtiment, je pars de l'existant la plupart du temps. Je cherche sur Pinterest des plans qui pourraient ressembler à ceux que je veux. Pour le manoir Avallone, j'ai cherché "plan manoir victorien". Ça me donne une idée de la disposition des pièces. A partir de là, je peux travailler sur mon plan.
Croquis quasi définitif
Je trace les contours des divers étages, puis je commence à remplir avec les pièces importantes (celles qui apparaissent forcément dans le roman). Je comble ensuite les trous avec les pièces moins importantes (les salles de bains, les toilettes...)
Encore une fois, ce sont des plans rudimentaires.
Si pour certaines pièces, j'ai une disposition particulière, je place aussi les meubles (pas eu besoin de le faire ici).
Pour les plans de bâtiment, il est rare que je fasse plusieurs croquis (sauf pour mettre au propre). Celui que vous voyez ici est le seul du manoir Avallone et il m'a suivi tout le long de l'écriture du roman (à l'arrière, on trouve un plan du manoir et des bois alentours qui n'est pas du tout complet d'ailleurs)
Pour finir
La création des plans et cartes est essentielle pour moi. Elle se situe après l'étape du "plan à peu près" et documentation dans ma préparation. Je crée autant de cartes que possible. Ça me permet de ne pas avoir de problème de cohérence spatiale (et c'est ça de moins à corriger dans un texte par la suite).
Il m'arrive de compléter mes cartes durant l'écriture du texte (parce que je ne peux pas penser à tout de suite, soyons d'accord) Les plans ne sont jamais fixes jusqu'à la fin du premier jet.
Il peut aussi arriver que je dessine un nouveau plan plus détaillé (une région en particulier, une pièce, un bâtiment...) pendant l'écriture.
De même, au moment de la création des cartes, il arrive que je change des choses dans le plan du roman, je rajoute des indications (où va se passer telle scène) ou je modifie le cheminement de mes personnages.
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