mercredi 22 juillet 2020

Représentation et réflexion

Bonjour,

/!\ l'article a été écrit sur le "coup". Il n'a pas été travaillé, c'est vraiment la réflexion sur le moment. Je peux m'y monter maladroite, et je m'en excuse d'avance. Si quelque chose ne va pas, n'hésitez pas à m'en parler, c'est toujours ainsi que l'on peut avancer.

Aujourd'hui, j'avais un tout petit peu envie de parler représentation suite à l'article ultra intéressant de planète diversité (je recommande d'ailleurs énormément ce site si vous voulez trouver des livres avec des représentations diverses et variées). La "question" de la diversité et de la représentation est de plus en plus présente, que se soit dans la littérature ou au cinéma, à la télévision. Depuis quelques temps, je me la pose aussi par rapport à ce que je peux écrire.

J'ai longtemps pensé que je n'étais pas la mieux placée pour écrire des personnages qui ne me ressemblaient pas. Comme je suis blanche et hétéro, je pensais que le mieux rester d'écrire sur ce que je connaissais bien, c'est à dire des persos blanc et hétéros (ce qui constitue aussi, et je le déplore de plus en plus, 80% de mes lectures en SFFF si ce n'est plus, parce que l'offre est finalement assez limité en VF)(Ça s'améliore pas mal depuis quelques temps, mais c'est pas encore ça).
Ainsi, la première version de Déchéance ne comporte que des persos blancs et hétéros (pour rappel, j'avais une quatorzaine d'années, pas internet et être homosexuel n'était pas une chose que l'on criait sous tous les toits au collège)(ce n'est pas une excuse mais un contexte).
En fait, c'était surtout une question de point de vue et "d'éducation". Naturellement, parce que c'est ce que je vois, lis, j'avais tendance à écrire des personnages blancs et hétéros. Je ne me posais pas vraiment de question sur ce point et je pourrais même dire que ça m'allait très bien (parce que ça me paraissait clairement naturel).

Des années plus tard, si j'ai encore un peu de mal à créer des personnages principaux qui ne soient pas blanc (je considère toujours que je ne suis pas la mieux placée pour le faire), je fais en sorte d'avoir une galerie de personnages ressemblant aux personnes qui peuvent m'entourer IRL. Et autant le dire, IRL, tout n'est pas blanc ni cis genre, ni hétéros, ni valide. La norme n'existe pas. Elle ne devrait donc pas exister non plus en littérature.

J'ai mis longtemps pour que cette diversité apparaisse réellement et ce n'est pas parfait. J'ai toujours cette impression de ne pas être la mieux placée pour avoir certains personnages. Ma plus grande peur avec ces perso, clairement, c'est de mal faire. De dire une connerie plus grosse que moi qui blesserait les personnes concernées. C'est d'ailleurs pour cela que je n'écrirais pas, par exemple, un personnage point de vue noir dans un monde où existe le racisme (je ne sais pas ce que ça fait d'être noire et d'être opprimée, et les dites oppressions, je les vois avec mon œil de blanche).  De même, je ne me sens pas d'avoir un personnage point de vue ayant certains handicaps ou maladies dont je ne peux connaitre suffisamment les implications, encore moins mettre en avant les dites implications. Je laisse cette parole aux concernés qui en parleront toujours mieux que moi. Cela ne veut pas dire que je n'inclurais pas de tel personnage dans mes récits. Ils seront là, bien présent, eux et ce qui fait qu'ils sont eux, mais l'intrigue ne portera pas sur leur spécificité (d'ailleurs, il faudrait un jour que je parle du fait que ce n'est pas parce qu'on inclue un personnage de couleur dans une histoire qu'il faut forcément y mettre aussi du racisme, idem pour un personnage homosexuel et l'homophobie, ou un handicapé et le validisme)(mais ça sera dans un autre article, je pense).
Si je m'interdisais de parler de ce que je ne suis pas, mes récits seraient mornes, tristes et peu représentatif de ce que je veux vraiment, à savoir des textes proches de ce qu'il se passe dans la réalité, même si mes écrits font parti de la SFFF (l'un n'empêche pas l'autre, soyons d'accord)

Ainsi, on retrouve dans Délia Avallone, un perso principal bi (Léo), un secondaire gay (Ludo, tome 2 et 3) et dans le troisième tome (pas encore écrit) il y aura un perso de couleur. Délia, elle, souffre de quelques phobies (qui mériteraient d'être plus mise en avant, ce que je n'ai pas su faire comme je l'aurais finalement voulu pour l'instant). Dans les Archives de Ferne, la représentation est aussi là, des personnages métisses, des personnages de couleurs, des personnages LGBT+ (alors, oui, pour l'instant, il n'y a que la Kharmesi qui est dispo est ce n'est pas le plus représentatif du lot), dans le Projet Lazarus, l'une des persos récurrents est bi. Beaucoup de mes personnages ont aussi des phobies, des handicaps (souvent invisibles), des traumatismes...

Je continuerai d'écrire en diversifiant autant que je veux et que je le peux. J'espère qu'un jour, il n'y aura plus cette "question" de la diversité en littérature et que l'on verra plus souvent de personnages dit "hors norme" (j'aime pas ce terme, mais j'ai pas trouvé mieux pour le coup). J'espère aussi que les maisons d'édition seront moins frileuse pour publier du ownvoice (l'offre est bien plus grande en VO qu'en VF par exemple et trop peu sont encore traduit par chez nous). En attendant, je fais ce que je peux, de mon côté, pour amener mes écrits à plus de diversité, à plus de représentation.


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