les lois de Sanderson

 Bonjour,

  

Je pense que vous le savez, je suis fan de Brandon Sanderson. Je l'ai découvert il y a pas mal d'années avec Fils-de-Brume et forcément, j'essaie de lire le plus possible de lui. Déjà parce que j'aime ses univers mais aussi parce qu'il est, pour moi, une sorte de maitre en écriture. Sanderson, c'est l'un des auteurs avec les systèmes de magie les plus poussés et particuliers que j'ai rencontré jusque là. C'est aussi un auteur particulièrement technique. Et à chaque fois que j'ai pu le lire, j'en suis ressortie avec des paillettes plein les yeux et surtout pas mal de chose à prendre en compte dans mes propres écrits. 

Une partie de mes romans de Sanderson

En écoutant récemment le podcast Procrastination sur les lois de Brandon Sanderson, je me suis rendue compte que sans le vouloir, j'avais fini par appliquer très facilement la seconde, un peu moins la première (qui pourtant en découle) et finalement la troisième, et ça, à la suite de ma lecture de Fils-de-Brume.

 

Les lois de Brandon Sanderson

 

- An author's ability to solve conflict with magic is DIRECTLY PROPORTIONAL to how well the reader understands said magic

- Limitations > Power

- Expand on what you have already, before you add something new.

ou en français (merci google trad) :

- La capacité d'un auteur à résoudre les conflits avec la magie est DIRECTEMENT PROPORTIONNELLE à la façon dont le lecteur comprend la magie
- Limitations > Puissance
- Développez ce que vous avez déjà, avant d'ajouter quelque chose de nouveau.

 

il en existe une quatrième : 

-   Err on the side of AWESOME.

 

Il a décrit sa règle ultime comme celle de rendre la magie "impressionnante", et que ça a préséance sur l'obéissance exacte aux trois autres lois. En gros, qu'on a parfaitement le droit de rendre tout ça super cool si on en a envie et tant pis pour les règles.

Dans les Archives de Ferne

 

Dans les premiers version de Déchéance, le premier livre mettant en scène les Elémentalistes, Sélène possède tous les éléments. Quelle soit l'une des rares dans cet univers à le faire est voulu et d'ailleurs, ça restera surement le cas. Sélène est un personnage un peu à part pour beaucoup de raison, que je ne dévoilerai pas ici. Mais surtout, elle était capable de créer l'élément dont elle avait besoin à partir de rien. C'était ultra pratique. Un problème, boom, un petit coup d'élément au travers et on en parlait plus. J'avais du coup des combats fort sympathiques mais aussi pas mal de résolution trop faciles. En fait, mes Elémentalistes n'avaient qu'une seule faiblesse, la fatigue dût au combat. La magie, clairement, c'était un plus, un truc qui en faisait des dieux, surtout à la guerre d'ailleurs. Sélène et les autres s'en sortaient d'un claquement de doigt avec un beau feu d'artifice et puis c'était cool (oui, Alara s'en sort avec un beau feu d'artifice aussi, je suis d'accord, mais quatrième loi). 

Lors de la seconde réécriture de Déchéance, ça a un peu changé. Sélène est clairement devenue un monstre aux yeux des autres, même en période de guerre. Les Elémentalistes sont alors stigmatisés (ça reste suivant les époques des Archives, ça commence à être le cas dans Déchéance et Piraterie, moins dans la Kharmesi par exemple). Déjà parce qu'ils avaient la magie, mais aussi parce que celle-ci avait tendance à les rendre légèrement dingue. D'ailleurs, le titre du roman n'est pas là pour rien. Sélène y passe de jeune fille bien sous tout rapport à régicide paranoïaque. A chaque fois qu'elle usait de ses pouvoirs, elle sombrait un peu plus. Par contre, elle continuait à faire naitre les éléments d'un simple geste de la main. 

Et puis, j'ai lu Sanderson (et j'ai enfin compris deux-trois choses chez Robert Jordan et sa Roue du Temps, qui reste ma saga favorite de tous les temps).

Forcément, Déchéance étant à l'époque l'objectif premier, c'est à partir de Sélène et des quelques Elémentalistes à ses côtés que j'ai travaillé. Et petit à petit, sans les connaitre, j'ai commencé à mettre en place les trois lois de Sanderson. 

 

J'ai commencé par la seconde, les limitations sont supérieures à la puissance. 

En commençant par enlever le fameux "claquement de doigts" (mais je me suis rendue compte récemment qu'Alara l'utilise au moins une fois et que ce n'est pas clair avec Adria sur deux passages). Si tu n'as pas de terre à côté de toi, ben tu peux pas l'utiliser. On comprend mieux pourquoi mes pirates préfèrent largement avoir des Elémentaliste eau et\ou air sur leurs bateaux. Un Elémentaliste terre ne servirait pas à grand chose. 

Ensuite, leur pouvoir drainent énormément d'énergie. Un combat entier à coup d'attaques élémentales n'est plus possible. Autant vous dire que ça a changé deux trois choses sur les réécritures de Déchéance. Sélène est avant tout une guerrière, elle s'est maniée une épée ou un arc et elle use de sa magie en plus de ça quand il y a besoin.

 Enfin, leurs pouvoirs peuvent être bloqués (ça s'est arrivé il y a peu avec la nouvelle sur la jeunesse de Ciarán, c'est la raison pour laquelle ça n'apparait pas dans la Kharmesi d'ailleurs)

Ensuite, lorsqu'il a paru plus qu'évident que Déchéance et sa suite ne seraient pas assez grand pour tout ce que j'ai à dire sur l'univers et que les Archives sont véritablement nées, ce fut la troisième règle qui arriva. 

Ma magie devenait partie intégrante de l'univers. Elle ne le régit pas, mais elle implique beaucoup de chose. Théologie (même si j'en parle peu), politique, manière de vivre etc... C'est d'ailleurs quelque chose que j'adore encore explorer et où je découvre toujours des choses (alors que les Archives existent depuis presque vingt ans maintenant). D'ailleurs, faut que je m'occupe un peu de la partie plus encyclopédique des Archives qui a beaucoup grandit suite à Piraterie.

Vous me direz que je n'ai parlé que des deux dernières lois, laissant la première de côté. C'est normal. J'ai plus de mal à l'appréhender. Pour moi, elle découle des deux premières; du coup, je suppose que je l'applique.

Les livres de Sanderson ont eu beaucoup d'impact sur ma manière d'écrire et surtout d'imaginer mon univers. En ça, ils rejoignent ceux de Robert Jordan (en même temps, est-ce vraiment dû hasard, sachant que Sanderson a fini la Roue du Temps ?). Ce qui est amusant, c'est que j'ai mis en œuvre ses lois sans même les connaitre, juste en découvrant ses univers. Je ne sais pas si j'aurais eu un système de magie (basé sur un truc tout de même assez basique) aussi développé dans mon univers s'il n'y avait eu Fils-de-Brume et son auteur.